ENTRE L’ORANGE ET LE POURPREPar SÜ (Suzanne Fortin), artiste« La couleur est par excellence la partie de l’art qui détient le don magique. Alors que le sujet, la forme, la ligne s’adressent d’abord à la pensée, la couleur n’a aucun sens pour l’intelligence, mais elle a tous les pouvoirs sur la sensibilité. » – Eugène DelacroixNewton bâtit sa théorie sur le précepte que la couleur relève d’une qualité occulte(1). Celle de Schopenhauer semble plus explicative. Il dit que « chaque couleur est définie par section exprimée en fractionnement qui reflète une sensation de couleur selon l’activité de la rétine(2) ». Goethe a libéré la théorie de la couleur de sa dépendance à Newton et, finalement, son ami Schopenhauer s’est rallié à sa philosophie(3). Comme Aristote, Schopenhauer considère que les couleurs se présentent par le mélange de l’ombre et de l’obscurité avec la lumière en fonction du rapport mathématique entre les proportions de lumière et de l’obscurité(2).Savez-vous qu’un rayon de lumière ROUGE peut soigner une entorse?
Beau, vous dîtes ! Si je vous demandais quelle était votre dernier contact avec la beauté, quelle serait votre réponse? Un sondage concernant cette même question a été réalisé en 2009 par la revue française Beaux Arts Magazine[1]. Voici quelques résultats : 44 % des gens consultés ont répondu marcher dans la nature, 34 % faire l’amour et écouter de la musique a été mentionnée par 29 %. Les expositions d’œuvres d’art arrivent en 8e place et ont été sélectionnées par 9 % des Français. On peut avancer que notre rapport à la beauté évolue avec les années. Nos préférences, à différents stades de notre développement, changent. L’idéal de beauté varie également selon les époques. Il en est de même pour l’appréciation des œuvres d’art. Étant donné que la forme de contact avec la beauté qui nous occupe se situe au niveau des œuvres d’art, la définition suivante, puisée dans le Petit Robert, s’avère intéressante : Représentation du beau. Expression par les œuvres de l’homme, d’un idéal esthétique[2]. Plus jeune, je me suis offusquée de cette façon de décrire l’art. Pour moi, l’art n’était pas ce qu’une majorité classait dans la catégorie beau. Puis j’ai compris tout le sens dont ce terme est porteur. Le beau ne renvoie pas seulement à l’appréciation de l’apparence de l’œuvre d’art. On trouve beau parce qu’on est ému ! Beau, quand cela nous fait plonger dans la douceur de notre monde intérieur ! Beau, parce que différent, rafraichissant, etc. Le terme beau s’applique à ce que l’on on regarde ou à ce que l’on vit.
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RÉFLEXIONS SUR LA PSYCHOLOGIE DE L’ART – DES BIENFAITS DE LA CRÉATION ARTISTIQUEPar Henri Martin-Laval, psychologue et artiste graphiqueIl arrive parfois qu’à la suite d’un effort physique inhabituel ou d’un exercice trop soutenu on se rende compte qu’on a mal à des muscles dont on ignorait l’existence. Mais combien de personnes ont déjà fait l’expérience d’entrer en contact avec un aspect de leur psychisme qu’elles ne savaient même pas qu’elles avaient? C’est ce qui se produit lorsque l’être humain fait acte de création et, particulièrement, acte de création artistique. Et, comme dans le cas d’une activité physique inhabituelle, on peut penser qu’une situation psychologique inhabituelle peut provoquer l’utilisation de ressources psychologiques jusqu’alors inconnues de la personne. Lorsqu’il a développé son concept de stress, Hans Selye a démontré que, face à un événement potentiellement stressant, l’humain peut faire appel à deux stratégies : la fuite ou le combat. Et Henri Laborit, un médecin français connu pour avoir développé les neuroleptiques, ajoute que, lorsque nous sommes confrontés à une situation nouvelle en face de laquelle nous ne savons pas comment réagir et pour laquelle nous n’avons pas de réponse immédiatement disponible, notre activité est inhibée, et nous nous réfugions souvent dans l’immobilisme, ce qui crée chez nous de l’anxiété, ou, pis encore, de l’angoisse. La fuite, plutôt que le combat, en nous éloignant de la situation problématique, vient apaiser cette angoisse. Et pour Laborit, il y a trois possibilités de fuite : la psychose, la drogue, ou la création. C’est la thèse qu’il présente dans son Éloge de la fuite et qu’il développe dans le film d’Alain Resnais Mon oncle d’Amérique[1]. Le Surréalisme Par Valérie Duclos-Péloquin, photographe La persistance de la mémoire – Salvador Dali Né en 1896 en Normandie, André Breton est le principal fondateur du mouvement impressionniste. Il étudia en médecine et en psychiatrie, d’où son intérêt pour le père de la psychanalyse, Freud, qui écrivit sur les effets de l’inconscient, du rêve et des désirs refoulés sur l’être humain. Breton installa les principaux principes du surréalisme : libération de l’imagination et de la pensée de l’homme pour atteindre « le fonctionnement réel de la pensée ».
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