À quoi sert l’art? À s’interroger, à comprendre; il nous touche et nous aide à vivre.

La Galerie mp tresart mentionne régulièrement que l’art est une expérience multisensorielle et qu’il fait du bien. Il nous fait plaisir de vous partager un extrait de l’excellent livre Apprécier l’oeuvre d’art, un guide de Francine Girard.

Le plaisir intellectuel est un des objectifs que les musées d’histoire et de civilisation poursuivent. Il est également la récompense des chercheurs scientifiques qui jouissent enfin de résultats après des années de labeur en laboratoire. La satisfaction éprouvée par la “reconnaissance” d’un objet au contact duquel nous mettons à l’épreuve nos notions d’histoire, de datation ou de style est éprouvée par les connaisseurs de toutes les disciplines. La jouissance qu’on obtient par la stimulation des cinq sens est à la portée de tous: la courbe d’un coquillage, les feux du soleil couchant, l’air frais d’une forêt à l’aube, le gazouillis des fauvettes dans un bosquet, la sonorité d’une phrase, la saveur d’une fraise, le parfum de la lavande, le frémissement que provoque une main se glissant sous un vêtement…

À la différence de bien des gens, les amateurs d’art n’en restent pas là. Inassouvis, il leur en faut davantage. Ils recherchent en plus cette émotion physique qui altère le rythme cardiaque, cet état affectif d’abord distinctement localisé au niveau du plexus solaire qui s’étend ensuite, tel un courant électrique, dans toutes les parties du corps. Nous en avons parlé en introduction; c’est ce que nous avons appelé l’orgasme esthétique. Il nous est donné par surcroît, gratuitement, spontanément, de façon inopinée.

C’est cette espèce de plus-value que recherche les mordus de l’art; ils savent bien que rien d’autre ne leur permettra de retrouver cet état voluptueux que Jacques Folch-Ribas devant la villa Rotonda de Palladio décrit merveilleusement: “Un plaisir naissait au fond de moi et se diffusait par les liquides de mon corps vers la chair la plus visible: les paumes, le front, les tempes. Parfois aussi j’avais aux bras la chair de poule, non, la chair de pierre.”

Durant ces moments magiques, “l’impact physique, et même sexuel, de l’art (est) un facteur de trouble, de dérangement”. C’est l’équivalent en amour de coup de foudre. Nous sommes saisis, au coeur même de notre quintessence énergétique. C’est à ce niveau profond de l’expérience que s’établit la communication artistique car, comme le dit Pierre Rey, “il est impossible, connu ou inconnu, de se tromper sur la nature du chef-d’oeuvre, c’est ce qui irradie de l’énergie”.

À quoi sert l’art? À s’interroger, à comprendre; il nous touche et nous aide à vivre.

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