Le premier impressionniste canadien

Le premier impressionniste canadien

Maurice Cullen (1866-1934)

L’art national n’est jamais valable

L’art valable est toujours national

Harald Giersing (1881-1927)

Bien que peintre canadien relativement connu dans sa province d’adoption, c’est d’abord à l’international que cet artiste se démarqua, notamment avec ses paysages de neige, qui devinrent un symbole national québécois. De son vivant, Maurice Cullen ne connut le succès que tardivement. En effet, ses idées novatrices ne furent pas acceptées d’emblée par ses compatriotes canadiens. Tout d’abord, attardons-nous sur la mise en place de sa découverte de l’impressionnisme et sur l’impact que ce mouvement a eu sur l’ensemble de sa carrière.

De manière générale, le jeune Cullen suivit un parcours assez conventionnel, si on le compare à ses contemporains. Comme il était commun depuis le milieu des années 1860, Cullen fut un de ces artistes qui partit pour l’Europe parfaire sa formation artistique, dans le feu de l’action pour ainsi dire. La vie à Paris, à cette époque, était réputée pour être une vie de bohème, peu coûteuse. Il n’en fallut pas plus pour y attirer de nombreux nord-américains. De plus, la Ville lumière était réputée pour ses nombreux établissements supérieurs d’enseignement artistique, qui faisaient grandement défaut au Canada, à cette même période.

Le Paris qu’habita Cullen était celui de l’impressionnisme, mouvement grandissant qui, après avoir créé bien des vagues et des émois au sein des grandes académies, a finalement conquis le continent européen. Des nombreuses expositions avec lesquelles il a pu être en contact, le jeune Cullen retiendra l’emploi de couleurs plus vives et deviendra plus sensible à la lumière et à la nature. On peut voir les essais de Cullen vers cette peinture aux touches plus libres dès 1895, notamment avec l’oeuvre Environs de Paris. Le catalogue d’exposition du Musée des beaux-arts du Canada, Maurice Cullen et son cercle (2009), nous permet de bien comprendre le contexte dans lequel cet artiste évoluait durant ses années de jeunesse.

Maurice Cullen n’était évidemment pas le seul artiste canadien de son temps. Cependant, il fut si séduit par l’impressionnisme qu’il en devint un grand défenseur en ramenant ses idées avec lui au Canada. Il a merveilleusement adapté ce style aux sujets locaux, qu’il ne tenta pas d’idéaliser de façon allégorique ou historique. Il peignait, essentiellement, les paysages familiers que les habitants des pays nordiques connaissent bien, comme dans l’oeuvre Lévis (1906). Après des débuts un peu lents et parfois difficiles, ce peintre de la neige reçut la fin de carrière qu’il méritait, autour des années 1920. Ses tableaux se vendirent dans la totalité avant l’ouverture d’une exposition, ce qui, pour un peintre canadien, était un exploit remarquable.

BIBLIOGRAPHIE