Nous invitons les poètes à nous partager leurs textes poétiques en s’inspirant de la thématique : L’art de recycler. Nous remercions les poètes de leur participation. Veuillez nous envoyer vos textes par courriel. Les textes sont soumis à une sélection.
Soirées de poésie à Montréal
Pour informations, veuillez contacter Éric Roger : [email protected]
Voici quelques poètes qui nous partagent leur plume :
C’est ma terre qu’on assassine
Je suis votre planète qui meurt doucement
Comment puis-je vous dire, humains inconscients
Que vous courez au déluge du présent temps
Moi qui ai mis tant de temps à construire ce paradis
Que vous détruisez sans tenir compte de mon avis
J’ai fait des plaines pour nourrir vos troupeaux
Ma terre riche et noire pour semer votre blé
Vous l’ensemencez avec des engrais
J’ai fait des rivières pour vous abreuver
J’ai fait des forêts pour que vous respiriez
Et vous les détruisez sans jamais replanter
Tout ce que j’ai fait pour vous, êtres humains
Allègrement vous faites son contraire
Votre conscience légère vous dicte des idées
Qui à peine mises à route, vous avez oublié
Pour vous donner bonne conscience, vous triez
Mais la rue est jonchée de tous vos déchets
Vos poubelles débordent, elles inondent les trottoirs
Elles vomissent vos aliments à peine entamés
Vous gaspillez alors qu’à vos portes des enfants ont faim
Ma croute terrestre va exploser; je n’en peux plus, je meurs
À petit feu je meurs un peu plus chaque jour
Aveuglés par vos certitudes de gens bien pensants
Vous détruisez tout, même vos descendants
Qui vous jugerons vous, leurs parents
Réveillez-vous avant qu’il ne soit trop tard
C’est la terre qui hurle son désespoir.
© Edwige Simon
À la tombée des lunes
Voguent les jours de brume
Les dunes se déplacent …
Sur l’étendue pérenne
Quand soudain passe
Un matin de peine
Dans le désert du jour
Filent les jours suivants
Emportant avec eux
Au creux de la nacelle
Le temps pluvieux
Des diluviennes
Sur la nef à proue d’or
Pourfendant l’horizon
Un vagabond égrène
Par l’écoutille ouverte
La perte imaginaire
De ses amours offerts
Souveraine noirceur
Soulève ta voilure
Indélébiles sur la toile
Là-contre brillent les étoiles
Impérissables traces
Des souvenirs rendus
Au souffle de l’azur
Jusqu’à la porte du houx
Arrive le voyageur
Son départ sonnant l’heure
Les larmes cristallisent
Le firmament de sa joue
Dénouant ses mystères
La voie du passeur couvre
Les pas du funambule
De fines pépites d’aube
L’oiseau de sa parure
Déleste son envol
© Carole Renaud
Recyclage
Moment au sommet de sa gloire
L’Amour de bien courte durée
Comment encore y croire
Sans au moins le recycler
Usé par consommation démesurée
Le voici réduit en lambeaux
S’avère-t-il prêt à être incinéré
Sans au moins tenter un placebo
Le recycler en amitié
Le transformer en tendresse
Le réutiliser sans culpabilité
Hormis quelques maladresses
Stocker dans sa mémoire
Les richesses de cette union
Afin de conserver dans son peignoir
Les souvenirs sublimes de cette communion
Cicatrisé par ce nouvel environnement
L’amour économisera bien des tourments
En protégeant tous les amants
Ces amoureux de tous les temps…
Élégance
© Lise Dufresne Marcotte
L’Art de recycler
Si seulement les humains étaient plus aimables avec notre planète
Je crois que, tout autour de nous, ce serait bien plus net
Les gens ne font pas assez attention
Et ne prennent aucune précaution
C’est une société de consommation
Et plus rien n’a de la valeur comme de raison
On jette tout à la poubelle
Et moi, cela me rebelle
Peu de personnes participent vraiment aux recyclages
Et ne prennent plus la peine d’admirer le paysage
Les gens ne sont plus à l’écoute
Et pour l’avenir de cette terre, j’ai beaucoup de doutes
Car dans quelques temps
Il n’y aura plus de place dans les sites d’enfouissement
Parce qu’on ne pourra plus se débarrasser
Des déchets qui n’auront pas été recyclés
Si seulement les humains étaient plus conscients
Et devenaient plus sages
Pour effectuer chaque jour leur recyclage
On pourrait mieux respirer tout le temps
© Marie-Line Lajoie (Pseudonyme)
L’âme d’une poète
Tout et son contraire
On vous dit tri sélectif
Vous répondez
Ça prend trop de temps
On vous dit recycler
Mais vous achetez
On vous dit composter
Vous dites engrais
On vous dit potager
Vous répondez supermarché
Tout et son contraire
Vous faites sans cesse
L’inverse de ce qu’il faut faire
On vous dit réparer vos objets
Vous répondez non
La poubelle, c’est mieux
Et c’est ainsi que peu à peu
La terre se remplit de déchets
Vous brûlez,vous brûlez tout
Et la couche d’ozone se troue
Mais j’ai oublié de me présenter !
Je suis la terre, je suis votre conscience
Celle qui crève peu à peu
Seriez-vous si aveuglé pour ne pas voir
Que je suis en danger, fatiguée, si fatiguée
De ressasser,d’envoyer des signaux
Dont tout le monde se fout
Société consommatrice destructrice
Sous le poids de votre indifférence
Je m’éteins doucement, et vous ne voyez rien.
© Edwige Simon
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