Nous invitons les poètes à nous partager leurs textes poétiques en s’inspirant de la thématique : Soleil d’hiver. Nous remercions les poètes de leur participation. Veuillez nous envoyer vos textes par courriel. Les textes sont soumis à une sélection.
Soirées de poésie à Montréal
Pour informations, veuillez contacter Éric Roger : [email protected]
Voici quelques poètes qui nous partagent leur plume :
Soleil d’hiver
Notre amour
Est né sous le soleil du printemps
Ton baisé fit éclore
Tous les doux parfums de fleur
La chaleur de nos rencontres
Sous la pulsion de nos corps
Faisait vibrer nos âmes
Tel un soleil d’été
Malgré les rayons
Qui en émanaient l’éclat
Voilant ainsi l’évidence
Du soleil d’automne
Qui
Bien malgré l’amour
Se levait tout doucement
Pour en interdire les saisons
L’écho des sans son
Jouant de son néant
Laissant le temps
Figer en son temps
Malgré l’amour rayonnant
Qui avait enfreint les instants
Du glacial Soleil d’hiver
© Murielle Gallant
Les soleils
Je me roulais nu dans un champ de tournesols
Pour ainsi capturer l’essence de la vie,
M’abreuver des racines, prendre pied dans le sol…
Puis lever la tête, le regard ébloui,
Tout comme le tournesol recherche le soleil ;
Puiser du ciel et de la terre une énergie…
Laisser mon corps aller dans ce champ de merveilles,
Les pieds dans la terre, mon cœur pouvait voguer ;
Enlacer dans mes bras les chaleureux soleils…
Je me roulais nu dans un champ où je naissais,
Mon souffle était calme et mon âme paisible ;
Buvant ainsi la vie, enfin je grandissais.
© Alain MOUS
Le banc de Parc
Je suis revenu comme à chaque anniversaire
Te retrouver ici sur ce banc
Celui face à l’étang
Celui qui est peinturé en vert
J’y avais gravé ton nom et dessiné une fleur
J’ai ajouté le mien
Tous les deux prisonniers dans un cœur
qui nous unissait si bien
D’autres avec le temps
Se sont rajoutées
Mais c’est le seul encore présent
À ne pas avoir été détérioré
Un tapis de couleurs
Entoure notre banc
Et tu es là, éblouissante comme une fleur
Éclose du printemps
Un halo de lumières
T’entoure et m’invite
Dieu encore une fois exauce mes prières
Comme à chaque fois mon cœur palpite
Comme tu es belle ma douce
Comme au premier jour
Comme tu es belle ma douce
Encore à ce jour
Je sens encore ton parfum
Que je respire comme pour la première fois
Il m’unit à toi pour que nous ne faisons qu’un
Il m’enivre et me transporte dans un passé qui est si présent pour moi
Je revis en quelques instants
Notre jeunesse disparue
Dans ce parc et sur ce banc
Où nous nous étions connus
Mes yeux s’assèchent d’une peine jamais oubliée
D’une brisure
Qui ne s’est jamais ressoudée
Par un une mort jamais acceptée
Dans un an, je reviendrai
Sur ce même banc de parc où je suis
Te dire comment je t’aurais aimée
Si la vie de toi n’était jamais partie
Le halo de lumière disparait déjà
Et il t’apporte avec lui
Je sens ta main glisser de mes doigts
Je sens mon cœur se briser aussi
Tu me quittes une autre fois
Tu retournes dans mes souvenances
Que je garderais au fond de moi
Soleil d’hiver
Janvier, Rio de Janeiro,
six heures du mat, la bonne heure,
soleil éclatant, il fait chaud.
À l’abri en nuisette, elle profite de la fraîcheur.
Avocate d’affaires à succès, elle parcourt le globe.
Aujourd’hui elle prend l’air, direction Montréal.
Elle s’empresse d’empaqueter, sans oublier sa robe,
et les dessous gracieux dont son homme se régale.
Au menu, histoire d’arnaques,
puis plus charnel, fin d’ semaine
en amoureux. La laque
de leur idylle sereine, promesse sensationnelle.
Dans l’avion, près du hublot,
elle contemple à la lueur
du crépuscule, les signaux
des lucioles, barges de pêcheurs glissant sur l’eau.
Les méandres du Saint Laurent
offrent en journée un décor différent.
En cette saison, disque d’or rasant
avec pour thème bleu et blanc.
© Himmel Robe, 2015
Mon ardente rédemption
Escortée, j’erre et je m’expose
D’ordinaire, cloitrée sous un amoncellement de regrets
Suspendue jusqu’à la promesse d’une renaissance
Ou alors fuyant dans l’autre part.
Celui où il n’est pas, le géant infernal
Étendu et pesant sur moi de son être impétueux.
Heureusement qu’il rivalise, l’autre
Mon rempart, mécène généreux
Il m’éclaire et je m’en délecte
Me laissant entrevoir les possibilités.
Doux ou brusque sur un mince rayon de ma peau offerte
Je rêve à son exquise, caresse ailleurs.
Et c’est alors que je cesse de combattre le monstre
De le fuir en des lieux adulateurs
Car il est là, lui, l’attrayant et le hasardeux
M’attendrissant vers le blanc dominateur.
Mon adjuvant, mon refuge
Sans lui ne règnent que rudesse et dépouillement, vents et austérité.
J’ose m’en repaître, quand il sort de son antre impénétrable
Ma haine se distend. Espoir d’amour, infime, mais existant
Grâce à cet ostensoir, une chaude rédemption.
Amant déserteur, si tu pars, m’abonnant à sa chair glaciale, je m’éteins
Errant, je me perds
Ou me transforme en pures intempéries.
© Marjorie D. Lafond
Auteure chez les Éditeurs Réunis et enseignante en français
Desperado naturalisé étranger
cowboy de l’arctique à la chasse aux aurores
Le gibier est sous réserve ou déjà empaqueté
Le gel
une reliure pour l’éviscéré
jusqu’au passage de l’ours
qui sait apprécier
la grande littérature
Par avion
des ski-doos et des poulets congelés
des soins, des formulaires, des institutrices
et parfois de la contrebande
Parler du froid
des peuples conquis
des terres appropriées
et des droits de vivre sous-traités….
Du folklore pour les autres déracinés
tranquilles d’une révolution
et de faits télévisuels apatrides
Comme un désert miné, une toundra filmée,
des amours de banlieues dans un poème étranglé
un autre monde est possible
© Patrick Dubé
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on est là
devant ce blanc qui recouvre toute chose
on voudrait pour soi
cette blancheur qui efface la grisaille
et promet l’enfance
on se souvient
de la joie emmitouflée
des origines
quand une première neige
à elle seule
savait faire naître la joie
on voudrait remonter les traces
dans la blancheur
y retrouver le pas de l’enfant
qui riait dans le soleil d’hiver
© Sylvie Poisson, poète
A publié aux Écrits d’à Côté en 2013 un recueil intitulé Les clartés offertes.
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