Riopelle, le grand peintre montréalais
Perspectives – 1956
Le talent de peintre de Jean Paul Riopelle se manifeste très tôt dans sa vie. En 1933, alors âgé d’à peine 10 ans, il suit des cours avec Henri Brisson et met peu de temps à dépasser son maître.
Malgré ses aptitudes artistiques indéniables, il s’inscrit d’abord à l’École Polytechnique où il étudie pendant deux ans. Le jeune homme entre ensuite à l’école du meuble et fait la rencontre de Paul-Émile Borduas avec qui il peint ses premières œuvres abstraites.
Riopelle participe, aux côtés de Borduas, à la naissance de l’automatisme : un courant inspiré par la psychanalyse et le surréalisme. À l’origine, le mouvement ne touchait que les arts visuels, mais il s’est étendu à d’autres formes d’art peu avant la Révolution tranquille au Québec.
Grâce à sa rencontre déterminante avec Borduas, Riopelle a marqué tant l’histoire artistique que politique en signant le manifeste du Refus global en 1948. Il a également créé le dessin en couverture du document.
Malgré tout, le peintre affirme que sa plus grande influence lui provient d’Ozias Leduc, un vieux peintre qui vivait dans une cabane et qui peignait les détails de la nature l’entourant. Nous sommes loin du prestige de l’Académie française.
Avide de nouvelles connaissances, Riopelle se rend à Paris, alors en plein cœur de l’effervescence d’après-guerre. Il y rencontre les surréalistes et leur fondateur, André Breton. En peu de temps, sa notoriété s’affirme des deux côtés de l’océan.
Au cours de sa carrière, l’artiste polyvalent varie les techniques et les matériaux : fusain, aquarelle, encre sur papier, sculpture, essais d’estampe, etc. Puis, en 1883, un nouveau souffle créateur envahit Riopelle.
Il se remet sérieusement à la peinture en dessinant à l’acrylique, au pinceau et à la bombe aérosol. Cet élan d’inspiration a donné naissance à sa célèbre série de toiles Les oies sauvages.
Grâce à son innovation, à sa technique et à ses nombreux prix internationaux, Jean Paul Riopelle est considéré comme le plus grand peintre canadien.
Par Joannie Roberge
Rédactrice