TAJ MAHAL – Un joyau méconnu de l’art indo-islamique
En février dernier, j’ai eu la chance de séjourner plusieurs semaines en Inde. J’ai passé la plupart de mon temps à Rishikesh, au Nord-Est de New Delhi. Avant mon retour, j’ai visité Agra, ville du célèbre film Aladdin. C’est dans cette ville de 1,7 million d’habitants que j’ai vécu une expérience peu commune, en visitant l’une des sept nouvelles merveilles du monde.
Au 17e siècle, l’Inde a adopté la culture persane, depuis sa riche architecture jusqu’à sa langue. À cette époque des grands tombeaux, le pays était sous l’emprise de la dynastie Mongole. Source de plusieurs légendes et théories sur sa réelle symbolique, le Taj Mahal possède certainement plusieurs innovations remarquables, alliant une parfaite harmonie avec une rare qualité d’exécution. Principalement construit entre 1631 et 1648, il est parmi les premiers mausolées recouverts de marbre et de motifs en pierres semi-précieuses. Il s’avère être le tombeau royal du sultan Shah Jâhan et de son épouse préférée, Mumtaz Mahal, décédée à la suite dela naissance de leur quatorzième enfant. L’édifice central, sans doute le plus connu du complexe, combine des éléments architecturaux traditionnellement associés à plusieurs cultures, dont celles des pays islamiques, de l’Iran, de l’Inde et du royaume Ottoman. Son prestige architectural repose, entre autres, «sur une combinaison rythmée de pleins et de vides, d’éléments concaves et convexes, d’ombres et de lumière, où les arcs et les coupoles en rehaussent l’aspect esthétique[1].» Mis à part le marbre blanc, 28 autres types de pierre provenant de divers pays ont été incrustés pour composer des motifs de marqueterie de toutes sortes. Les tympans, c’est-à-dire les parties du mur situées au-dessus des portes, sont entièrement recouverts d’arabesques comportant des motifs de fleurs. Encadrant les imposantes portes, les bandeaux sont incrustés d’inscriptions calligraphiques tirées des versets du Coran. De part et d’autre, des colonnes de pierres torsadées se déploient vers le ciel. Grâce à la pureté des matériaux, la couleur du Taj Mahal varie selon les heures du jour, suivant les rayons du soleil qui s’y reflètent. D’autres bâtiments de plus petites dimensions ainsi que des jardins géométriques de 17 hectares sont présents dans ce magnifique complexe.
[1] Source : UNESCO/CLT/WHC, En ligne: [http://whc.unesco.org/fr/list/252]
Source de l’image 1: ©véronique bibeau / Image 2: [https://www.atthalin.fr/images_louvre2/is_tajmahal_porteentree.jpg]
Véronique Bibeau, artiste et rédactrice pour NECT’ART